En savoir plus sur... Nicolas, alias kibitz

article publié le 26 août 2016 - Développer une vie associative

Nouvelle rencontre d’un supporter du Racing, membre de la Fédération des supporters. Histoire de mieux le connaître et de découvrir ce qui le lie, tout comme nous, au RCS.


Le kop, saison 1995-1996 (RCS - Bordeaux : 3-0) : on savait rigoler à l’époque !

Salut Kibitz, le championnat a repris : comment as-tu vécu le retour du Racing en Ligue 2 ?
Kibitz : En fait, ce sont des sentiments très partagés. D’un côté la joie et la fierté de la montée, parce que finalement si nous supportons une équipe, c’est bien pour qu’elle gagne et évolue au plus niveau. Et aussi bien sûr parce que ce retour en Ligue 2 porte bien son nom : on ne fait que revenir à notre place, à un niveau professionnel. Quand on sait que le club a failli disparaître, la symbolique est d’autant plus forte, même s’il reste encore à revenir en L1... et en coupe d’Europe :)

D’un autre côté, je ne peux pas m’empêcher de penser que la page qui se tourne a aussi eu ses bons moments et qu’on pourra les regretter : tout ce qui touche au Racing n’a jamais été autant uni et solidaire, sans soucis dans les coulisses du club ni dans les tribunes. Avec la L2, c’est le retour au niveau professionnel, avec son business, ses impératifs sécuritaires et des tensions qui apparaîtront inéluctablement.

Du coup, c’est un peu maso : on veut que le Racing gagne, mais on sait qu’on va y perdre.

Tu es un supporter de longue date du RCS. Comment es-tu tombé dans la marmite ?
Ma famille n’était pas foot, mes amis non plus, donc je le vivais à la télé, dans les journaux et à la radio comme beaucoup d’ados jusqu’à ce que le hasard m’entraîne à 17 ans dans un stade de baseball américain.
L’ambiance et les grondements de la foule m’ont plu, je me suis décidé à franchir le pas et aller à la Meinau dès mon retour en France à l’été 1994.

Quelles ont été tes premières idoles ?
Je me suis passionné pour le club mais ne me suis jamais trop intéressé ou attaché aux joueurs. S’il faut en citer, peut-être les classiques Mostovoï, Zitelli ou Nouma parce que cela me rappelle certaines actions, mais sans plus. C’est cliché mais je sais qu’ils ne resteront pas et le côté groupie, très peu pour moi.

Tu as également fait partie des UB90. Comment s’est passée ton intégration et que recherchais-tu en te cartant chez les Ultras ?
Je ne cherchais rien, le Kop a été une évidence qui s’est imposée à moi. Dès que j’ai mis les pieds à la Meinau, j’ai été attiré par ses tribunes et notamment le quart de virage nord-ouest. Quand j’ai compris que je le regardais autant que le terrain, je me suis jeté à l’eau et me suis fait emporter par la vague.
Ce n’était pas mon monde, mais je savais qu’il allait le devenir et je me suis donc naturellement rapproché des ultras, qui animaient la tribune. J’ai vite fait partie de la poignée de responsables et les amitiés et les aventures ont fait que je ne suis jamais reparti, même si aujourd’hui je ne suis plus du tout actif.

Parallèlement à cela, tu es également un des premiers membres de la Fédé. C’était important pour toi de participer très rapidement au projet ?
J’ai toujours vécu mon supporterisme comme un engagement et un acte militant, même s’il a évolué dans la forme : les UB90, racingstub puis la Fédé, qui ont tous permis un rôle différent avec le temps.
Nous étions une poignée à vouloir faire émerger une autre offre de supporterisme sans concurrencer l’existant. C’était frais, motivant et cohérent avec mon parcours personnel.

Qu’est-ce que la Fédé t’apporte de plus, en tant que supporter ?
Aujourd’hui beaucoup de frustration, puisque pour des raisons professionnelles et personnelles je suis beaucoup moins présent qu’auparavant.
Plus sérieusement, je pense que le premier mérite de la Fédé a été d’être un espace de dialogue et d’échanges, à une époque où les relations entre associations étaient quasiment inexistantes. Ensuite la Fédé offre un cadre plus transversal pour des gens souhaitant se rencontrer sans forcément être des actifs en tribune.
Autrement dit, il y a tous les profils de supporters, de tous les âges, et c’est sans doute lié au fait que la Fédé organise des actions sur lesquelles ne se mobilisent pas les autres associations.

Déjà 6 ans que la Fédé est aux côtés du club. Avec du recul, quel est ton regard sur le chemin parcouru avec tant de projets ?
Beaucoup de satisfaction mais une interrogation par rapport à l’avenir. La Fédé a mené des projets et gagné en légitimité, en trouvant sa place dans le milieu supporters strasbourgeois, ce qui n’était pas forcément évident à l’époque. Pour autant, malgré le renouveau du club et le remplissage des tribunes, les personnes s’intéressent de plus en plus mais s’impliquent peu.
Or comme pour toute association, il faut aussi du sang frais et des forces vives. J’espère donc que le retour en L2 permettra de voir de nouveaux visages.

Tu as quelques années de stade derrière toi. Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
C’est très varié. Sur le plan sportif, sans doute le premier trophée en 1997 et la joie qu’il a engendrée sur le moment en tribune. Les dernières années, même au niveau où nous étions, ont été riches en émotions aussi.
A titre plus personnel, ce sont évidemment les projets menés avec les ultras, les ambiances, les soirées, les déplacements aux quatre coins de la France, en coupe d’Europe et avec Karlsruhe en D3 et D2 allemandes. A un moment, toute ma vie tournait autour de ça, donc ça reste forcément très ancré en moi. L’amitié et la solidarité, la force collective que nous en tirions face aux coups durs.
Quelques rencontres aussi, dont bien sûr celle qui est désormais la mère de mon fils. C’est évident, c’est bien plus que du foot tout ça.

Avec le temps, on devient plus calme dans les tribunes ? Plus mesuré ?
Je n’en suis pas sûr quand je regarde certains copains ! En ce qui me concerne, il y a eu clairement plusieurs étapes dans ma vie de supporter et aujourd’hui j’ai effectivement pris beaucoup de recul, pour différentes raisons. On dira qu’il y a d’autres responsabilités, qui obligent à se tempérer.

En dehors du Racing, on risque de le croiser où, Kibitz ?
Pas à la piscine, bande de petits malins. Pendant quelques années, dans les bars et restaurants du centre-ville strasbourgeois, où je passais bien trop de temps. Depuis deux ans et la naissance de mon fils, je reste sagement à la maison, quand mon boulot me le permet. Mais les soirs de match, il devrait être possible de m’offrir à l’occasion une bière au local de la Fédé ! Au pire, vous mettrez ça sur l’ardoise de Filipe !

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