Article de 20 Minutes - 01/02/2012

DES VOYAGES AU GRÉ DU RCS

Depuis onze ans, Anaïs, 26 ans, parcourt la France et parfois l’Europe pour suivre le Racing. La jeune femme blonde en est à 233 déplacements, dont 216 d’affilée. « A Pontarlier, en mars, je fêterai mes dix ans sans avoir loupé un match officiel en déplacement », indique-t-elle. Et ce, que le club strasbourgeois soit en Ligue 1, Ligue 2, National ou CFA 2, dispute un match de Coupe de France, de la Ligue ou d’Europe. « Mais j’ai raté un ou deux matchs amicaux par saison », précise-t-elle, assise sur les marches froides d’un escalier de la Meinau.

Anaïs cite sans sourciller son premier déplacement : « Monaco, décembre 2001. Je m’étais inscrite avec le CCS, mais ils n’ont pas fait de bus. Finalement, j’y suis allée avec les UB. » Sa première à la Meinau remonte à août 1998 face au PSG. La supportrice, encartée chez les UB depuis 2001 et très investie dans la Fédération des supporters, conserve dans un classeur tous les billets de match. Elle a aussi archivé le coût de chaque voyage (billet et transport) via Excel. « J’aime bien les stats et j’ai une très mauvaise mémoire. »

Ce tableau qui tient sur six pages permet de comparer le coût d’une saison sur l’autre. « Plus c’est loin, plus c’est cher. Le prix du billet de stade influe peu sur le coût du déplacement au contraire du taux de remplissage du bus. Ce qui explique que la saison en National a été chère [1 530 €]. A Bayonne ou à Plabennec, on s’est retrouvés à deux », indique Anaïs. Ce deuxième supporter, c’est son copain rencontré chez les UB et avec qui elle a fait tous les déplacements en bus, en train, en avion ou en voiture personnelle.

Au total, depuis Monaco en 2001, elle a dépensé 11 303 €. A ceux qui lui disent que c’est cher, elle répond : « Moins qu’un demi-paquet de cigarettes par jour. » Pour suivre le Racing, la Strasbourgeoise a séché des cours au lycée et à la fac. « Merci papa et maman ! », lance la jeune femme en souriant. Elle a aussi quitté « un emploi avec des horaires de bureau pour faire de la vente à domicile. Je travaille quand je veux. » Plus facile alors d’assister aux matchs programmés le vendredi ou le lundi en L2. « L’horreur pour un déplacement ! » Parmi ses voyages préférés, Anaïs mentionne Bastia et Ajaccio. « La Corse, c’est toujours un moment sympa. On redoute d’y aller en août quand le prix du déplacement double. » Lovech, pour un match de Coupe UEFA, retient aussi son attention. « On était dix-neuf en Bulgarie. C’est un sentiment de fierté de pouvoir dire : "J’y étais." » Par contre, elle déteste descendre à Marseille. « On est mal placé. On a aussi eu des soucis dans les bus avec des gens qui venaient non pas pour soutenir le Racing, mais l’OM. »

La L1 ou la L2 ne manquent pas à la supportrice. « Paradoxalement, la saison en CFA 2 est géniale. Car on partage avec les joueurs. Ce n’était pas le cas en Ligue 1. Et on est nombreux en déplacement. A l’extérieur, c’est agréable de se sentir à domicile », avoue celle qui lors de ses 233 déplacements a vu le Racing s’imposer 68 fois, soit 29 % de victoires. « Un pourcentage qui a bien augmenté avec cette saison », rigole Anaïs en espérant qu’il grimpe encore à Jarville, samedi.

FLORÉAL HERNANDEZ

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