Article de l’Alsace - 26/08/2011

Un grand coup de balai

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Au lendemain de l’engagement définitif du RCS en CFA 2, le maire Roland Ries et l’investisseur Frédéric Sitterlé ont sifflé hier matin le coup d’envoi de la reconstruction du club. Les supporters, eux, donneront à 17 h un coup de balai symbolique à la Meinau. À la fois pour solder le passé et nettoyer le stade.

Ils seront en principe une vingtaine à 17 h à la Meinau pour donner, comme le dit Philippe Wolf, président de la FSRCS (1), « un coup de balai symbolique, tant pour éliminer les mauvaises ondes qui y sont peut-être encore que pour nettoyer le stade. »

C’est précisément de ça dont il a été question hier midi au centre administratif de Strasbourg où, à l’initiative du maire Roland Ries, tout ce que le Racing compte de forces vives a donné une conférence de presse : solder définitivement un passé détestable. « Nous sommes tous dans une forme de soulagement, même si le CFA 2 ne saurait en être un », a lancé en préambule R. Ries. « Nous repartons à la base, mais sur des bases assainies. Nous n’avons plus d’épée de Damoclès au-dessus de nous. Il n’y aurait rien eu de plus démotivant pour les joueurs que de démarrer une saison sans savoir si ce qu’ils allaient accomplir servirait à quelque chose. Aujourd’hui, nous sommes dans une configuration de solde de tous comptes. Un certain type de gestion a fait faillite, mais le Racing n’est pas mort. Nous entrons dans la phase de reconstruction d’un grand club pro à terme, même s’il est impossible d’annoncer un délai. »

Cette reconstruction se fera avec un outil de taille : la Meinau, ce « temple du football alsacien » (dixit A. Gemmrich) que Roland Ries veut maintenir en vie. Sauf si les affluences devaient se révéler en deçà des espérances, le Racing y jouera toute la saison (samedi à 18h). Les locaux administratifs, vidés de salariés presque tous licenciés, abriteront sans doute prochainement certains services municipaux. « Nous ferons ainsi des économies sur la location d’autres locaux, même si cette affectation ne sera que temporaire, le temps pour le Racing de retrouver son rang », avance A. Fontanel, « On réfléchit aux différents moyens de faire vivre un stade - comme par exemple l’accueil d’une rencontre internationale cette saison - pour lequel le club ne paiera pas de loyer. » Pour Roland Ries, pas de doute : les collectivités (Ville, CUS, Département et Région) seront toutes derrière le RCS. « Nous l’aiderons à se reconstruire pour retrouver la dimension européenne d’une ville comme Strasbourg. » « Le passif a été liquidé, pas le Racing »

De soutiens, le nouveau Racing ne manquera donc pas. Des supporters d’abord. « Nous serons toujours là pour le club et serons une force de proposition pour lui donner un coup de main », assure P. Wolf. De la LAFA ensuite. « La logique aurait voulu que le RCS reparte en Excellence départementale après la liquidation », rappelle Albert Gemmrich. « La Ligue a toujours dit qu’elle accompagnerait un projet sérieux, réalisable, porté par des gens compétents. C’est le cas. Le Racing est une entité à laquelle les Alsaciens s’identifient. C’est comme la cathédrale. »

Un monument que l’erratique gestion de Jafar Hilali n’a pas suffi à abattre, selon un Frédéric Sitterlé qui s’apprête à créer une SASP (2) dont il prendra la présidence. « Le passif a été liquidé, pas le Racing. Nous avons un beau projet, fédérateur, à mener. Le budget de CFA 2 est en cours de finalisation. Mon investissement sera le même. Le retour au professionnalisme mettra juste une année de plus. » L’homme d’affaires haut-rhinois a depuis un moment déjà lancé le chantier. Il l’a poursuivi activement hier, en offrant un contrat à durée indéterminée à son entraîneur François Keller et au directeur du centre de formation Jean-Marc Kuentz. Une preuve de plus que son projet s’inscrit sur le long terme.

Stéphane Godin

(1) Fédération des Supporters du RCS. (2) Société Anonyme Sportive Professionnelle.

Recrue. Comme prévu, le milieu de terrain Anthony Sichi, arrivé mardi, s’est engagé hier pour deux saisons.

La phrase

« Les Alsaciens ont fait la différence entre cette institution qu’est le Racing et une direction qu’il fallait bien supporter, si vous me pardonnez ce jeu de mots. »

De Bernard Gsell, le directeur général de l’Électricité de Strasbourg, principal sponsor du Racing, à propos de l’exdirection londonienne du club.

le 26/08/2011 à 05:00 par S.G.

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