Article des DNA - 26/08/2011

Pour un nouveau souffle

Relégué en CFA2, soit le 5 e échelon de la hiérarchie française, le Racing est tombé bien bas. Il n’en nourrit pas moins les attentions des élus, des dirigeants du foot alsacien et d’amoureux prêts à s’investir dans l’entreprise de reconstruction. Avec l’épineux problème lié au stade, le chantier doit être mené au pas de charge.

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Un coup de balai n’y suffira pas. Néanmoins, le symbole est assez inspiré. La Fédération des Supporters du Racing sera sur le pont, aujourd’hui. Elle a convoqué ses membres, ainsi que toutes les âmes charitables, à 17 heures, pour procéder au nettoyage du stade de la Meinau.

Un grand ménage pour une nouvelle ère

Le grand ménage au programme marquerait comme le début d’une nouvelle ère. Il succède tout de même à des relégations décrétées par la Fédération, à une liquidation décidée par le tribunal et à une énorme hémorragie dans tous les effectifs.

Demain, le Racing dispute la première rencontre de son histoire sous casaque amateur. La perspective a de quoi angoisser, puisqu’une disparition pure et simple n’est jamais complètement à écarter quand on se retrouve si bas.

Il y en a quelques-uns qui y croient. Le maire de Strasbourg, Roland Ries, apparente même l’été meurtrier à une chance. « Aujourd’hui, quelque part, on est dans une forme de soulagement, a indiqué le premier citoyen de la cité, après une réunion de travail avec ses adjoints, des représentants de la LAFA (Albert Gemmrich, le président, et Ilan Binderman, le directeur général), le président du Racing, Patrick Spielmann, et son successeur attendu, Frédéric Sitterlé. Après les péripéties vécues ces derniers mois, on repart sur des bases saines. Ensuite, il y a un prix à payer. »

Celui-ci ne se limitera pas à un nouveau départ dans les abîmes. Mais on ne connaîtra pas le détail des affaires de gros sous, en cours, pour assurer le budget de l’ogre du CFA2.

En la matière, les négociations se poursuivent. Le Racing a beau être devenu un microbe du foot français, son fonctionnement coûte. Au moins, les candidats à l’investissement n’ont-ils pas à prendre en compte les passifs issus d’un rocambolesque passé. « Les collectivités locales sont derrière le club, reprend Roland Ries. On veut lui donner toutes les chances pour l’avenir, sachant qu’un certain type de gestion a fait faillite. »

Pas de loyers, pas de facture

La nouvelle direction doit se montrer raisonnable. « Nous allons pouvoir redémarrer sur des bases saines, envisage Frédéric Sitterlé, le « reconstructeur » en chef, prêt à dénouer les cordons de sa bourse. Je me considère comme l’animateur d’un projet de relance. On va essayer de fédérer. On reçoit le Racing en héritage ».

On l’a compris. Le club n’est pas de la première fraîcheur. Néanmoins, il n’aspire qu’à remonter. « C’est la page la plus sombre du club que l’on vient de tourner, remarque Patrick Spielmann, le président de l’association. On est au fond de la piscine. Il faut remonter le plus vite possible. » Le CFA constitue l’objectif impératif de fin de saison. Le retour au professionnalisme, soit la Ligue 2, doit être envisagé dans les trois ans. Pour ne serait-ce que se rapprocher des sommets, s’ouvre donc une « période de transition ».

En termes de gestes significatifs, les collectivités locales s’inscrivent déjà dans du concret. « Au-delà des balais et des seaux qui seront fournis aux supporteurs, il n’y aura pas de loyer pour la Meinau, explique Alain Fontanel, cheville ouvrière dans l’équipe municipale pour sauver ce qui peut l’être encore. Il y aura aussi une prise en charge de l’eau, de l’électricité. »

Pour équilibrer (un peu) la balance, des services municipaux investiront des locaux du stade, ce qui permettra l’économie des loyers, sur d’autres sites.

« Maintenir en vie le stade »

« On espère l’organisation d’un match de haut niveau lors de la saison à venir », explique aussi Alain Fontanel. Dans tous les cas, la Meinau constitue un sanctuaire qu’il est interdit d’abandonner. « L’objectif est de maintenir en vie le stade », conclut Roland Ries.

L’objectif, c’est de redonner un souffle à un Racing en bien mauvais état. En ce sens, le premier match disputé à la Meinau revêt une importance particulière. Face à l’ASIM, le 3 septembre, on aura un aperçu pour savoir si tout ça est bien raisonnable ou, tout du moins, si ces efforts ne sont pas vains.

« On fera un effort parce qu’on s’est engagé dans cette aventure, mais en accompagnement », conclut Roland Ries. Volontiers partisan de la discrétion, Frédéric Sitterlé devra se faire violence : « On va créer une nouvelle SASP, dont je prendrai la présidence, à terme ». Parfois, un coup de balai permet effectivement de repartir.

François Namur

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