Article de l’Alsace - 16/06/2011

Fête : Un passé pas dépassé

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Plusieurs générations de Racingmen se sont croisées dimanche à Geispo, comme l’ex-gardien international François Remetter et le champion de France 1979 Joël Tanter. Photo Dominique Gutekunst

À l’heure où l’Alsace du foot se demande si son club phare a encore un avenir, les supporters du RCS ont rappelé dimanche qu’il avait un passé, en fêtant en grande pompe les 60 ans du premier trophée de l’histoire du club : la Coupe de France 1951.

Il y a bien eu quelques défections. Les deux défenseurs David Régis (dont le fait de gloire restera un match exceptionnel au marquage de Mister George Weah, l’attaquant libérien du Milan AC, en 1995) et Jean-Christophe Devaux (auteur du but vainqueur lors de la finale de la Coupe de la Ligue 2005 au Stade de France contre Caen – 2-1) ont ainsi fait bond, alors qu’ils avaient pourtant confirmé leur venue. Mais les absents ont toujours tort, c’est bien connu. Et même si les spectateurs se sont eux aussi déplacés un peu moins nombreux qu’espéré par la Fédération des Supporters, organisatrice de la journée (700 spectateurs, dont 450 payants), l’événement méritait d’être vécu. « Il fallait le faire », ne regrette pas Greg Walter, le vice-président de la FSRCS, « et ce n’est pas du tout un échec. Les gens sont quand même venus. »

Ils sont venus, c’est vrai. Tous dans un esprit positif, festif même, ce qui change évidemment des manifestations hostiles au président du Racing Jafar Hilali depuis des mois à la Meinau, mais est bien dans la lignée du soutien sans faille des supporters au désormais ex-entraîneur Laurent Fournier et à ses hommes, notamment lors des deux derniers matches contre Rodez et Bayonne, prétextes à une formidable communion.

Nostalgie et vague à l’âme

Sur le terrain, quelques-uns de ceux qui ont porté haut les couleurs ciel et blanc ont prouvé qu’ils avaient encore de beaux restes, comme le champion de France 1979 Roland Wagner, auteur d’un joli but. À la mi-temps, les Bleus « dirigés » par le champion de France 1979 Joël Tanter mènent 4-1 face aux Blancs de l’homme le plus titré de l’histoire du club, Jacky Duguépéroux. Le tableau d’affichage du complexe sportif de Geispo restera jusqu’au bout bloqué sur ce score, comme s’il souhaitait que le temps s’arrête et stoppe la chute d’un RCS en perdition. Les hommes de « Dugué » adouciront néanmoins sensiblement la note, grâce à un doublé de Yann Benedick, l’avant-centre de la réserve (5-3).

Impossible de citer ici tous ceux qui ont répondu à l’appel de la FSRCS. Mais les 700 spectateurs ont revu avec plaisir sur le terrain Pascal Camadini, Tommy De Jong, Cyriaque Didaux, Dany Eberhardt (l’emblématique médecin du club, mitraillé dans ses buts en première période et sorti au repos, non sans un sourire : « À part un qui est pour moi, les trois autres buts sont des lucarnes »), Jean-Jacques Étamé, José Guerra, Eric Mosser, François Keller, Gharib Amzine ou Roland Wagner (Ndlr : les cinq derniers ont marqué). En dehors, les Gaby Richter, Paul Frantz, Franck Rolling, François Remetter, Roland Merschel, Serge Jenner et autres Peter Reichert ont eux aussi donné du lustre à cet anniversaire. Sans oublier le gardien de l’équipe victorieuse de 1951, Lucien Schaeffer, à qui un vibrant hommage a été rendu.

Aux côtés de Stéphane Collet, blessé, le directeur du centre de formation Jean-Marc Kuentz, touché au mollet et forfait, a, lui, rongé son frein. « J’ai les boules de ne pas pouvoir jouer. » Mais pas autant que d’assister, impuissant, au départ des jeunes pousses les plus prometteuses du centre de formation, laissées libres par Jafar Hilali et recrutées par quelques clubs huppés (Lorient pour Tristan Do, Lens pour Marco Rosenfelder).

En ce dimanche ensoleillé, la fête n’a pas été gâchée par le spectre d’une disparition du Racing. Mais elle n’a pas échappé non plus à cette nostalgie qui donne forcément du vague à l’âme en cette période noire.

le 16/06/2011 à 00:00 par S.G.

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